Quel bilan faites-vous de ces premiers mois sans classes ressources?
Pour beaucoup d’élèves, ce retour en classe ordinaire est positif. Surtout pour les plus grands. Pas forcément vis-à-vis de leurs apprentissages mais plutôt sur le plan de leur personnalité. Beaucoup souffraient de la stigmatisation dont ils étaient victimes de par leur présence en classe ressources et ils semblent aujourd’hui bien plus épanouis. Le fait d’être en classe ordinaire les pousse en avant, ils sont motivés par leur environnement. Malgré tout, l’inclusion ne règle pas tout. Il reste une certaine stigmatisation puisque les élèves qui étaient en classes ressources bénéficient d’un accompagnement individuel en classe ordinaire.
Comment s’est passée vote expérience avec une classe ressources?
Pour certaines matières, travailler en petits groupes tout en permettant aux élèves d’être intégrés en classe ordinaire, était une bonne chose. Ce qui m’a dérangée par contre, c’est le fait de ne jamais avoir la classe au complet, rendant difficile la possibilité de créer un groupe. De plus, ces élèves ont souvent des soucis d’adaptation. Et, dans cette situation, ils devaient s’adapter à deux classes avec toutes les différences que cela comporte.
Que faudrait-il améliorer, selon vous, pour rendre l’inclusion accessible sur le long terme?
Aujourd’hui, les enseignants spécialisés accompagnent ces élèves en classe ordinaire plusieurs heures par semaines. Mais ce n’est pas suffisant, certains enfants auraient besoin de bien plus, car il existe un risque de décrochage. Il faudrait donc remédier à ce problème. Notre rôle à nous, enseignants spécialisés, est de donner des pistes à nos collègues afin d’accompagner au mieux l’élève.
Suisse
25/10/2024
Corentin PFISTER